Dans un monde complexe, votre entreprise n’a pas besoin de plus de règles, elle a besoin de plus de liens

Les dirigeants croient souvent que pour avancer plus vite, il faut ajouter des process, des outils, des contrôles. Dans un environnement complexe, ça ne fait qu’alourdir la machine.
Donella Meadows l’a montré dès 2008 : ce sont les relations entre les éléments – pas les éléments eux-mêmes – qui déterminent la dynamique d’un système.
Ce qui freine votre entreprise, ce n’est pas la qualité de vos équipes, c’est la qualité de la coopération entre elles.

Trois leviers pour changer la donne​

1. Une boussole commune :

Vos collaborateurs doivent pouvoir répondre à cette question sans hésiter : « Qu’est-ce qu’on essaie vraiment de réussir ensemble ? » Si les réponses divergent, vous perdez déjà la moitié de votre énergie.

2. Des échanges réguliers et utiles :

Les emails et les réunions à rallonge n’améliorent pas la coopération. Ce qui marche : des points courts, rythmés, centrés sur les blocages réels, avec la règle du jeu claire : on repart avec des décisions, pas avec des comptes rendus.

3. Un indicateur transverse :

Chaque service excelle dans son coin ? Tant mieux, mais si le sujet attend trois mois pour être réglé, le système échoue. Choisissez un indicateur qui oblige à travailler ensemble (délai global, satisfaction client, taux d’escalade évitée).

Volvo et la puissance du collectif​

À l’usine Volvo de cabines à Umeå (Suède), 37 équipes semi-autonomes ont été étudiées sur 7 mois.

Résultat : plus la coopération et la qualité des liens inter-équipes étaient fortes, plus la performance augmentait :​

  • amélioration de la productivité,
  • meilleure qualité de livraison,
  • et plus grande satisfaction au travail.

Plutôt que d’empiler les contrôles, Volvo a misé sur :​

  • des équipes semi-autonomes capables de résoudre elles-mêmes leurs problèmes quotidiens,
  • des espaces de coordination transversale entre production, maintenance et qualité,
  • un accent fort sur la confiance, le respect mutuel et les objectifs communs.
Ce qu’il faut retenir
  • Ce qui grippe votre organisation, ce ne sont pas vos talents : ce sont vos liens.
  • La coopération n’est pas un supplément d’âme, c’est un avantage compétitif.
  • Dans la complexité, relier vaut toujours mieux que contrôler.
Pour aller plus loin :
  • Meadows, D. (2008). Thinking in Systems. Chelsea Green.
  • Edmondson, A. (2018). The Fearless Organization. Wiley.
  • Morin, E. (1990). Introduction à la pensée complexe. ESF.